Témoignage de Daniel Chopin

Jeudi soir, Valerie son épouse, nous apprenait le décès de Jean-Philippe survenu à 19h au terme de l’évolution d’un cancer agressif. Lors de sa découverte en juillet dernier, l’évolution était déjà très avancée, et Jean-Philippe a voulu lutter, avec pour objectif de participer une dernière fois au GES et à la SFCR. Il en sera arrivé à la porte.

Fils d’un vigneron champenois, il laisse le domaine à son frère cadet pour se consacrer à ce qui était pour lui le sens profond de sa vie : la chirurgie rachidienne. Interne des hôpitaux de Dijon en 1979, médaille d’or en 1980 son intérêt pour le rachis le mène chez R. Louis, puis J. Hall et J. Kostuik en Amérique du Nord. Chef de clinique de 1980 à 1985 il va se consacrer à la traumatologie du rachis et développer la chirurgie des déformations. Il se destine à une carrière universitaire qui ne saura pas s’attacher ses talents. Qu’a cela ne tienne, il va créer au sein d’une structure privée, une unité de pathologie rachidienne poursuivant la chirurgie des grandes déformations, la recherche et l’enseignement dans un environnement peu propice à ce type d’activité.

Compagnon des premiers jours de l’aventure du CD, il en sera un des piliers particulièrement actif. Il sera également l’un des pionniers de la prothèse discale.
Jean-Philippe aimait les chemins difficiles, adepte de la « face nord », seules ses grandes qualités techniques lui permettaient de franchir des obstacles, là ou d’autres seraient tombés.
Il ne se limite pas à la réalisation technique, mais s’investit dans la recherche. Il trouve avec F. Lavaste et l’équipe de l’ENSAM une collaboration solide et durable avec notamment des travaux sur le disque et la prothèse discale.

Travailleur infatigable, il trouve le temps pour aller partager son expérience à travers le monde, et la disponibilité pour accueillir de nombreux visiteurs.
Membres de sociétés savantes internationales, il s’investit très tôt dans nos sociétés spécialisées.
Le GES d’abord dont il sera dès le début de son activité, non seulement un membre assidu, mais surtout un contributeur actif aux travaux scientifiques. Il est dans la vie de cette famille du GES dont il sera un Président remarquablement dynamique.

La SFCR ensuite dont il sera un pilier fondateur, deuxième Président, immédiatement prêt à en organiser son congrès dont le deuxième aura lieu à Dijon. Serviteur convaincu, il saura pendant son mandat assumer avec passion la poursuite de l’évolution de cette Société.

Jean–Philippe n’était pas ce que l’on pourrait appeler un caractère facile. Son environnement professionnel connaissait bien ses « coups de gueules », sa difficulté à la compromission. Nous avons tous en mémoire certaines de ses interventions lors de nos réunions scientifiques. Elles étaient le fruit de sa passion, de sa sincérité et pour lui, n’entachaient en rien les relations personnelles.

Jean-Philippe était d’une amitié franche, indéfectible, toujours disponible.
Sa personnalité est imprimée dans la mémoire de la Chirurgie Rachidienne.
Que Valérie, son épouse, ses enfants et petits enfants, ses proches en soient assurés.


Daniel Chopin